mardi 22 février 2011

Le temps de rêver

Le temps des échanges dans la LNH est une de mes périodes favorites de l'année. Les journées rallongent, le printemps s'avance timidement et le DG virtuel que je suis est à la recherche de tous les scoops de transactions sur le web. De Bob McKenzie à François Gagnon en passant par Mathias Brunet, Pierre Lebrun d'ESPN, Darren Dreger, Renaud Lavoie, mon chum Raphy Doucet, le renommé Eklund (!) et tous les autres sites à potins (qui pullulent à un rythme fou), j'essaie de garder le cap.

Et ce que je réalise, c'est que cette chasse aux nouvelles primeurs intéresse beaucoup de fans. Surtout à Montréal. Royaume absolu des DGS en herbe qui aurait tant voulu, un jour, être le véritable patron d'un club pro. Juste à regarder le nombre de ligues simulées sur le web, le nombre de pools auxquels les fans sont inscrits, la quantité de ligues de Play Station ou de XBOX pour réaliser jusqu'à quel point on aime ça, faire comme Réjean Houle...ou Glen Sather. C'est selon. À lire toutes les propositions farfelues de transactions possibles pour la Flanelle, je me dit qu'on verse plus vers Peanut.


C'est surement pour cette raison que les forums de RDS, TSN et Facebook regorgent de commentaires de fans qui, l'instant d'un éclair de génie, veulent montrer à Pierre Gauthier comment faire son job. "Shea Weber pour Andrei Kostitsyn" que je lisais dimanche dernier. Ouf...
On aimerait tant se ré-identifier à Montréal que c'est devenu maladif. Dès qu'un joueur devient libre ou est échangé, on a le réflexe de penser qu'il s'en vient ici. Dans la Mecque du hockey. Et pourtant...

C'est que depuis quelques années, le flirt des rumeurs du mois de Mars se termine toujours pas la déception. Les oui dires nous ont fait rêver à Lecavalier, Hossa, Richards, alouette! Et jamais rien de concret. Que des miettes. Mis à part l'arrivée de Gionta et Cammalleri (deux signatures qui découlent directement de l'acquisition de Gomez, ne l'oublions pas) on a jamais eu grand chose à se mettre sous la dent. Et ça en plus, c'était en plein été!

C'est frappant de constater jusqu'à quel point Montréal carbure aux joueurs spectaculaires, aux souleveurs de foules, aux rassembleurs. Il y a eu le Rocket et monsieur Jean Béliveau. Ti-Guy et sa gang. Puis le roi Patrick. Mais depuis ce temps, le CH n'a plus d'identité véritable. Il y a bien eu Saku et l'Artiste, mais pas de feux d'artifices. C'est tellement flagrant que le joueur le plus populaire en ce moment à Montréal est un défenseur de 21 ans qui essaie de monter la rondelle "coast to coast", qui s'implique physiquement, qui affiche un sourire plus blanc que blanc, qui saute partout quand il compte et qui fait chier les vétérans trop sclérosés par leurs gros contrats et l'establishment d'être là depuis plus longtemps. Sérieusement, sans PK et Carey, le CH, ce serait plate en tabarouette (pour rester poli).

Pour toutes ces raisons les mordus, les pseudo DGS et les rêveurs comme vous et moi se garrochent littéralement sur chaque petites rumeurs comme si c'était enfin la venue du Messie. Du souleveur de foule. Du joueur spectaculaire tant attendu. L'arrivée de la Superstar, qui soulèverait le Centre Bell, qui ferais tellement vendre de t-shirts à son éffigie que le Québec en entier aurait le même nom dans le dos, les soirs de matchs. On attend encore. C'est pour cette raison que j'aime tant la dernière semaine menant au "trade deadline". Ça permet de rêver. Pour pas cher. Même que je m'arrange souvent pour prendre congé du boulot lors de la journée ultime du "deadline". Oui je sais, c'est maladif.

Je devient presque en transe quand je lis des rumeurs (qui sont pourtant improbables à 99%) et qui impliquent la venue d'une super étoile chez le Canadien. Par les temps qui courent et après la dégelée à Boston, je rêve aussi à des joueurs qui brassent, qui se battent et qui peuvent enfiler une quinzaine de buts. Je rêve au départ d'André K. Et à voir que les miettes nous sont encore surement destinées, je rêve à l'Artiste en me disant qu'avec lui et PK, le Centre Bell vibrera au moins un peu au printemps.

À moins que Pierre Gauthier n'écoute le peuple et son bourdonnement ahurissant quand PK décolle de bout en bout. Quand Carey étend la mitaine. Quand Kovy score en surtemps contre les Bruins. Quand Halak se déguise en super héros. Quand Saku revient à la maison. C'est ça la véritable extase des fans d'ici. Tripper en gang. Montréal est une ville incroyable de sport, de happening, mais surtout de hockey. Et en offrant le plus gros stage au monde, il faut que la qualité des performers vienne avec et pour ça, on espère et on patiente depuis déjà trop longtemps...

Patrick Gaudreau, 2011/02/22

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