mardi 8 mars 2011

La neige ou les bombes?

Oui, la dernière bordée de neige nous aura fait royalement suer. Soixante-dix centimètres au début du mois de mars, c'est plutôt inattendu et réchauffement de la planète ou pas, ça nous rappelle qu'au Québec, l'hiver est bien en selle jusqu'au mois d'avril. Hier, dans le branle bas de combat et le blizzard qui balayait la Province, on a eu droit à quelques soupirs et bien des complaintes face à cet hiver qui s'acharne. Certes les skieurs sont contents, mais pour le monde ordinaire, qui attendent l'été comme un vieil ami perdu, c'était une claque en pleine gueule de dame nature. En avril ne te découvre pas d'un fil qu'ils disent, mais en mars, ne range surtout pas tes "traction aids"...

Plus je zappais les nouvelles et plus on documentait les sorties de route, les désagréments et les labeurs suite à cette semi avalanche urbaine. Les gens coincés au milieu de la route, d'autres en ski de fond pour aller travailler et ce mec qui descendait les rues de Sherbrooke en snowboard! L'apocalypse blanc quoi. Et sur Facebook et les différentes réseaux sociaux, tout le monde s'en donnait à cœur joie contre "la cris&% de marde blanche" ou l'ost*# d'hiver sale. Définitivement, on sent que les gens en ont plein le cul de l'hiver. Moi le premier.

Pendant ce temps, on rapportait que quelque part en Lybie, des gens se battent avec des carabines de fortune pour défendre leurs liberté. Déjà, le dictateur détracté qu'est le général Kadhafi, à fait plus de 6000 morts chez les insurgés. Ajoutez à cela les 191 000 Libyens en exode forcée et le plus d'un million d'entre eux en urgent besoin d'aide humanitaire et vous avez un portrait pas très jojo d'un autre pays en pleine guerre civile et ce, au simple nom de la démocratie, de la liberté d'expression. 

Un rebelle déclarait pas plus tard qu'hier, que sans l'intervention de la communauté internationale, ce sera le "carnage". Quand on sait que Kadhafi à déjà fait sauter des écoles pleines d'enfants au milieu des années 1980, il faut le croire sur parole. Après l'Égypte, la Tunisie, le Barhein, la Syrie et le Yémen, c'est au tour du peuple Libyen de vouloir se libérer de cette grande noirceur, de ce règne encore tribal, même en 2011. Les gens ont maintenant une voix commune et c'est cette même voix qui résonne haut et fort contre le mépris, le totalitarisme et qui mène à ce "déblocage" de masse.

Tout ça pour dire que je ne suis pas un spécialiste en politique internationale. Surtout pas en politique musulmane. Mais, malgré tout, il est clair que cette révolte presque virale sur le monde arabe se veut un changement très important dans l'histoire du monde, tel qu'on le connait.
Et à regarder ce qui se passe là bas, je me console en regardant tomber la neige et en me disant qu'au fond, il pourrait en tomber encore et encore de ces merveilleux flocons. Entre ça et les bombes, le choix est plutôt facile à faire...

jeudi 3 mars 2011

À un cheveu d'y passer

Hier soir, en revenant d'un meeting d'affaires au Lac Drolet (dans le bout du Lac Mégantic), j'ai été témoin d'une violente collision semi frontale quelque part entre Cookshire et Lennoxville. L'auto devant nous voulait tourner à gauche, on a ralenti et la voiture qui nous suivait s'est emballé en freinant sur la chaussée enneigée,  faisant des S pour dévier dans l'allée contraire. Le chauffeur de la voiture qui venait en sens inverse à juste eu le temps de littéralement diriger sa voiture dans le champ. Mais, la seconde auto qui suivait (à environ 85-90 kmh), n'a jamais eu la chance d'éviter la voiture en dérape. En regardant derrière (alerté par mon confrère de travail qui lui, était au volant) j'ai presque tout vu. En un instant, tout c'est arrêté, des morceaux de carrosseries éclatés partout sur la route, une voiture dans le clos et deux autres démolies totalement sur les ailes avant, à  l'inverse l'une de l'autre. J'ai dit à mon confrère d'appeler la police et sans réfléchir, je suis parti vers l'amas...
En arrivant tout près de la Mazda 5 du jeune homme qui nous suivait et qui était parti en dérape, celui-ci était debout, sorti de l'habitacle, sacs gonflables déployés et lui, visiblement sonné.
Je lui ai demandé si tout allait bien et il semblait quand même intact physiquement. Ouf, échappé belle que je me suis dit...
Jusqu'à ce que je m'approche du coté passager, pour voir une jeune femme inconsciente, le cou ensanglanté et qui semblait ne pas respirer. Le jeune homme m'a regardé, je savais pas vraiment quoi faire. "Prends son pouls" que je lui ai dit. Il c'est approché, il était en état de choc: Il appelait sa blonde, tentait de lui parler, mais rien. Au moins le pouls était là...
Des gens en motoneige se sont arrêtés, le trafic à stoppé et déjà 5 ou 6 voitures portait assistance. J'étais encore à coté de la jeune fille. Impuissant. Je disais à son copain de tenir son cou droit, on a mis ma tuque sur la plaie et après d'autres gens sont arrivés. Dont une femme qui s'y connaissait plus que moi. Je me suis retiré peu à peu, la situation semblait sous contrôle.
Mon partner avait appelé la police. Ils m'ont posé 3 ou 4 questions. J'ai dit que c'était urgent. On est aller se rasseoir dans notre voiture pour voir les secours arriver et quand on a vu les gyrophares d'intervention, on est reparti. Sans vraiment dire un mot, complètement sidérés.
C'est bizarre, car je n'ai pas vraiment été impliqué dans la collision, mais l'expérience m'a presque traumatisé. Ça doit être pour ça que j'en parle. Honnêtement, j'ai eu de la difficulté à fermer l'œil. Les images re-défilaient. Je pensais au jeune couple. Surtout à cette jeune fille d'au plus 20 ans, qui l'instant d'un tête à queue, était inconsciente et venait de voir sa vie basculer. Je crois qu'elle est toujours en vie, car j'ai fait des recherches sur le web et je n'ai pas entendu parler de décès. C'est une chance, sinon l'image serait encore plus laborieuse.
Tout ça pour dire que mon traumatisme était banal, au fond. Mais, j'ai tout de suite pensé aux gens qui voient des horreurs au quotidien. Ceux qui sont dans la violence pure et dure, qui vivent dans les chaos et l'immoralité. Comment font-ils pour s'endormir et espérer le lendemain sans revoir toutes les images, unes à unes?
La vie est fragile. Subite parfois, dans ses moments qui marquent au fer rouge. Que peut-on y faire? On est vulnérable c'est vrai. Parfois on est à un cheveu d'y passer. Et dans ma réflexion traumatisante d'hier, j'ai réalisé que c'était bien vrai. Sauf qu'il faut savoir tourner la page, même si ce n'est pas toujours évident.
J'ai finalement réussi à m'endormir. Et ce matin j'ai raconté cette histoire aux gens du bureau. Et à mes chums. Et à vous. Et j'ai repensé aux jeunes gens d'hier et en espérant que tout aille bien, malgré tout. Que faire de plus, sinon faire confiance à la vie, si imprévisible.

mardi 1 mars 2011

Mr Gauthier, c'est Goeffrey Molson sur la 1...

Atlanta, Georgie, dimanche soir dernier. L’état major du Canadien vient de débarquer à l’hôtel pour se préparer à la fatidique journée butoir des transactions. On sort les stylos feutres, les tableaux, les ordinateurs et la pizza. La nuit sera longue. Après la raclée à Boston, Jacques Martin a demandé du renfort en attaque et surtout, un joueur capable de brasser. Pierre Gauthier le sait et il fait ses devoirs, demandes à ses dépisteurs ce qu’ils pensent de tel ou tel joueur.
Soudainement, dans le bureau improvisé, le téléphone sonne: “Mr Gauthier, c’est Jeffrey Molson sur la 1”…
Gauthier lâche un soupir, s’approche du téléphone:

GM: Et puis Pierre, le voyage c’est bien déroulé?
PG: Oui Mr.Molson
GM: Écoute Pierre je pensais à ça pour demain. Prends ça cool.
PG: Oui Mr.Molson
GM: Je veux dire, fait pas trop de les vagues. Le ship va bien comme ça. It sails great as it is. Il vogue bienne comme ça.
PG: Oui Mr.Molson.
GM: Si tu veux bouger, j’ai une joueur que j’aime beaucoup.
PG (excité): Oui je vous écoute.
GM: C’est un gardien de la ligue des Américaines. Il va nous aider à Hamilton. Les assistances sont bas là bas. On va essayer de faire un peu plus de l’argent avec les Bulldogs.
PG: Ok. entendu Mr.Molson.
GM: Bienne Pierre, j’aime ça quand les choses sont clear.
PG: Vous ne croyez pas que les fans vont être déçus. Et Jacques?
GM: Non, non. Ne t’en faites pas. Les fans c’est un love story avec nous. Ils vont venir quand même. Ça c’est pas grave. Fait juste dire à Jacques de garder le moral. Toute va bien.
PG: Oui Mr. Molson.
GM: Ok parfait. Bonne fin de soirée.
En revenant à la table, Gauthier à l’air encore plus abattu que d’habitude (ça c’est dur!). Un dépisteur lui demande ce qui ne vas pas.
PG: Non tout va bien. Donnez moi le scouting report sur Drew MacIntyre pis fermez les livres. Demain personne répond au téléphone pis je m’occupe des journalistes à 16h30.
Dépisteur: That’s it? Pis Neil? Pis Penner? Pis Bogosian?
PG: Non, non. Je suis satisfait du club et Mr.Molson aussi. Nous formons une équipe comment dire…unie…non c’est pas ça. Captivante…non plus. Ah je l’ai, compétente! C’est bon ça. Le toit a coulé, j’ai plus de cash pis on est compétent. Les journalistes vont aimer ça.
Dépisteur: Pis les fans?
PG: Ben on va aller chercher MacIntyre pour les Bulldogs. C’est déjà pas pire. Faut pas exagérer. On a déjà Sopel pis le Wiz, oublie pas.
Bon ben bonne nuit pis demain, pas un chat qui sort de sa chambre avant 16h30. Capiche?

dimanche 27 février 2011

Jackie Robinson et Montréal: une lune de miel légendaire

On honorera la mémoire du grand Jackie Robinson demain. Dans le cadre du mois de l'histoire des noirs, on érigera une plaque commémorative devant le domicile original où Robinson avait élu résidence lors de son passage historique avec les Royaux de Montréal, lors de la saison 1946. Quelque part sur la rue de Gaspé, on pourra se remémorer à jamais, que c'est ici que la barrière de couleur est tombée dans l'histoire du baseball professionnel. La veuve de Jackie Robinson sera présente pour l'occasion, elle qui racontait le week-end dernier que pour la première fois de sa vie (à l'époque), elle avait vu une bande de blancs aux trousses de son mari, non pas pour le battre ou le lyncher, mais pour avoir son autographe!
Dans un article publié sur ESPN, elle raconte aussi comment les Montréalais étaient gentils et polis envers elle et son mari, mentionnant que faute d'argent, elle et Jackie n'avait pas eu la chance de vivre une vraie lune de miel à la suite de leur mariage en février 1946, mais que l'accueil reçu ici "valait beaucoup plus qu'une simple lune de miel".
Voilà une raison de plus pour ne pas avoir peur d'affirmer que Montréal est une ville extraordinaire et qu'elle mérite de le rester. Sans tomber dans la politique, je doute qu'un maire comme Gérald Tremblay soit la solution à la renaissance de notre métropole, mais honnêtement, je n'ai pas le gout de m'embarque la dedans.
J'ai plus envie de m'embarquer dans mes souvenirs de baseball, quand le printemps, comme aujourd'hui, est sur le bord de s'amener, avec les Expos dans ses valises. Quand on suivait l'arrivée des joueurs à West Palm Beach et qu'on rêvait à la Série Mondiale. Quand on achetait nos billets pour le match d'ouverture et qu'on manquait l'école pour célebrer le retour de nos z'amours pour l'été.
C'est un peu ça notre histoire avec les Expos. Un amour estival qu'on attendait fébrilement en sachant très bien comment les soirées de juillet étaient magiques, avec le petit radio transistor sur le rebord de la fenêtre et la brise d'été qui balayait les rideaux de la chambre pendant que Jacques Doucet nous racontait comment c'était beau, à San Diego.
Ça fera six ans que les Expos sont partis, amenant avec eux une parcelle de ma jeunesse. Chez nous, c'était presque une religion. Moi et mon père on ne ratait jamais une partie et malgré toutes les fois ou on a eu le cœur brisé par nos z'amours, je me souviens comme si c'était hier les moments où on bondissait du divan pour se donner un "high five" avec Jacques Doucet qui s'écriait "et elle est parrrrrrrrrrrrrtie" et Rodger qui s'époumonait à nous redire 14 fois d'affilé le nom du héros du match. Oui, une bien belle époque.
Quand on parle de baseball à Montréal, ça ne se fait jamais sans heurt. La blessure fut si vive et si profonde que parfois, on préfère ne pas revenir la dessus. Comme les histoires de famille qui se terminent mal. Il y aurait tellement de coupables à pointer du doigt, tellement d'amertume à faire l'autopsie de toute cette aventure que ça devient masochiste.
Brochu, Loria, Selig, l'inertie des grosses poches d'ici à investir dans un nouveau stade au centre-ville, des responsables et des excuses, il y en a des tonnes. La seule chose sur laquelle on peut être d'accord, c'est comment on avait sous estimé pour la ville, la province et notre peuple, le néant que créerait la perte d'un club professionnel de balle. Montréal l'été n'est plus la même depuis et c'est ça au fond qui fait le plus mal, de perdre un si gros morceau de notre identité.
Et quand la veuve de Jackie Robinson vient nous dire que "ce qui c'est passé à Montréal avec Jackie à une influence majeure sur notre société moderne", je me demande encore comment tout ça à pu se passer, sans qu'on y fasse obstacle, sans qu'on puisse garder nos acquis et surtout, sans que personne ne reconnaisse que le baseball moderne doit énormément aux gens d'ici. Mais, quand il est question d'argent, les bonzes du baseball majeur en on rien à cirer des histoires d'amour...

jeudi 24 février 2011

La grosse misère

À force de pleurnicher, le joueur de basketball Carmelo Anthony a finalement obtenu ce qu'il voulait; un ticket pour s'aligner avec les Knicks de New York. Et un départ précipité de Denver parce que "ça n'était plus une situation avantageuse"... Hum, pourtant les Nuggets venait de lui offrir un contrat de 65 millions de dollars pour 3 saisons, mais semble-t-il que la vie dans la NBA est plus ardue qu'on le croit...

Tout de même incroyable de constater qu'en 2011, ce ne sont plus les clubs majeurs qui choisissent leurs joueurs, mais vice versa. Anthony se considérait malheureux à Denver, il a fait la moue pendant quelques semaines en indiquant clairement son désir de sacrer le camp et les Nuggets n'ont eu d'autres choix que de satisfaire ses demandes. Or, ce qui est le plus nauséabond, c'est que le beau Carmelo voulait aller à New York et nulle part ailleurs. Monsieur avait décidé que c'était ça ou rien. Et il a obtenu ce qu'il voulait. Les Knicks ont ouvert les valves en réalisant un échange monstre qui envoi Melo dans le Big Apple en retour de Wilson Chandler, Raymond Felton, Danilo Gallinari, Timofey Mozgov, le premier choix 2014 des Knicks, le choix de second tour de 2012 et 2013 des Warriors de Golden State et $3 millions de dollars cash SVP. En retour les Nuggets cèdent Anthony, Chauncey Billups, Shelden Williams, Anthony Carter et Renaldo Balkman à New York. De la petite tarte qu'on vous dit...

Tout ça semble entrer dans les cadres de la nouvelle mode des joueurs de basket de premier plan qui déterminent maintenant eux mêmes l'uniforme qu'ils désirent porter, sinon ils vont faire la baboune. Pensez à Vince Carter, Tracy McGrady, Chris Bosh et Lebron James et vous avez un portrait pas très reluisant de la nouvelle vague de braillards qui mènent le show au basketball professionnel.

En regardant tout ça je me demande une seule chose. Où est la loyauté? Qu'est ce qui c'est passé avec le sentiment d'appartenance, avec la fierté de porter un seul uniforme, de s'impliquer dans la communauté? Où est passé le plaisir de vouloir faire une différence réelle en étant un "role model" tant sur que hors du terrain?

Non, maintenant on préfère flasher avec le "bling bling" le plus lourd et le plus bruyant. On préfère se faire plomber la gueule à la grandeur de belles dents en or pour mieux éblouir les "groopies" sur la route, question de s'enfarger dans le plus de scandales sexuels possible (i.e Kobe Bryant). C'est d'un pathétisme...

Pas surprenant que partout où ils passent, ces nouvelles superstars se font ramasser à bras raccourcis par les fans de la ligue en se faisant conspuer et traiter de tous les noms. Les gens ne sont pas dupes et ils réalisent très bien que d'ici quelques années, les petits marchés vont disparaitre de la mappe parce que c'est pas assez "in" de jouer à Charlotte, Toronto où Denver...

Sans être un maniaque de basketball j'ai toujours aimé la "game", surtout le tournoi Final Four de la NCAA au mois de Mars. Au moins là, les jeunes ne sont pas encore corrompus par l'argent, la célébrité, les belles voitures et les plottes à cash (désolé mais on va dire les vrais choses...).  

Non, quand j'étais jeune c'était l'ère Michael Jordan. Le plus grand de tous. Et quand je pense au basketball, au vrai, je revois Air Jordan s'envoler de la ligne de tir franc jusqu'au panier et ça me réconforte au plus haut point. Car je me dit que les vrais gentlemans, ils étaient d'une autre époque et bâtard que les nouvelles "stars" devraient essayer de prendre exemple avant de s'ouvrir le clapet pour brailler, parce qu'ils sont dans des situations difficiles à supporter. La grosse misère...









mercredi 23 février 2011

300 millions de raisons

Le premier but des Cards de St-Louis Albert Pujols attend ses millions. Pas ceux d'une loterie ou d'un gratteux acheté à la tabagie du coin. Non, mais plutôt les 300 millions (!) qui résultent d'un début de carrière époustouflant et des lois du marché d'un sport complètement déconnecté de la réalité. Oui, le baseball majeur est gravement atteint. Malade de son argent garroché par les fenêtres depuis le début des années 2000. Les contrats octroyés depuis ce temps son si insensé que quand on y jette un coup d'œil, on ne s'ennuit même plus des Expos. Des exemples:

-2001, le lanceur gaucher des Rockies du Colorado Mike Hampton qui signe un contrat de 121 millions de dollars pour 8 ans. Pourtant dans sa carrière, Hampton n'a remporté 20 victoires et plus qu'une seule fois.

-2006, le voltigeur des Jays (maintenant avec les Angels) Vernon Wells signe une entente de 126 millions de beaux dollars pour sept ans. Or, bien qu'un excellent joueur, Wells est loin d'être une super étoile.

-2005, les Cubs de Chicago accordent un contrat de 8 ans à Alfonso Soriano qui lui rapportera pas moins de 136 millions!

Et ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres. Carlos Beltran des Mets sera payé 18 millions de dollars cette saison, lui qui est continuellement blessé depuis 2 ans. Kyle Lohse, un droitier qui a montré une fiche de 4 victoires et 8 défaites l'an dernier fera plus de 10 millions en 2011! Travis Hafner, le frappeur désigné des Indians de Cleveland empochera au delà de 13 millions cette année. Et la liste s'étire jusqu'à en donner le vertige.

Alors, dans ce contexte plutôt démentiel et en gardant en tête qu'Alex Rodriguez à paraphé une entente de 275 millions de dollars pour 10 ans en 2007, on fait quoi avec Albert, le meilleur joueur de balle de la planète? On fait quoi avec un gars qui frappe pour plus de .300 de moyenne avec plus de 30 circuits et 100 points produits depuis 9 ans d'affilé, un exploit que seuls Babe Ruth et Lou Gerigh ont accompli? On fait quoi avec un joueur qui va au match des étoiles tous les ans. On fait quoi avec un gars qui montre une moyenne de .331 étalée sur dix saison? On fait quoi avec un curriculum qui va comme suit?

2001 NL Rookie of the Year
2003 NL Hank Aaron Award
2003 ML Major League Player of the Year
2004 NL NLCS MVP
2005 NL MVP
2008 ML Major League Player of the Year
2008 NL MVP
2008 NL Roberto Clemente Award
2009 ML Lou Gehrig Memorial Award
2009 ML Major League Player of the Year
2009 NL Hank Aaron Award
2009 NL MVP

Si on suit la logique des lois de marché capitaliste, Pujols vaut les 300 millions de dollars pour 10 ans demandé par son agent. Mais, est ce logique? Est ce sain pour un sport en auto-destruction qui nage dans les scandales de stéroïdes et de magouilles depuis que le beau Bud Selig est en poste? Si on va de l'avant avec un tel "deal", je crois sincèrement que ce sera le début de la fin du baseball majeur tel qu'on le connait.

Le directeur général des White Sox de Chicago Kenny Williams déclarait hier que ç'était complètement idiot et insensé de donner 30 millions par saison à un individu pour jouer au baseball et force est d'admettre qu'il a entièrement raison. Mais, dans une Amérique aussi corrompue, y'a surement un propriétaire d'équipe qui va étaler les dollars pour Pujols et ainsi mettre le baseball, le sport lui même, dans la très grosse merde. Si je suis le proprio de Milwaukee, de Pittsburgh ou de Kansas City j'ai juste le gout de tirer la plogue. Où de me pousser pendant qu'il est encore temps.

On pourrait être bon joueur et mentionner que Pujols, avec sa fondation, à aidé des dizaines de familles et d'orphelins dans sa République Dominicaine natale. On pourrait aussi dire qu'il vient en aide aux enfant atteints du symdrome de Down. Mais, avec 300 millions de billets devant le présentoir, on s'y perd et on l'oubli.

Le véritable problème c'est que Pujols est trop performant pour un sport qui carbure à la démesure. Comme dirait l'autre, il est victime de son succès, il est trop bon pour le baseball majeur d'aujourd'hui, celui de l'ère Bud Selig. Quel beau gâchis!

Le pire c'est que la facture, ce sont les fans de tous les jours qui vont l'éponger en bout de ligne. Ce sont les amateurs ordinaires qui gagnent 15$ de l'heure qui devront essuyer le dégât. Et à cet égard, même si je m'ennui follement de mes Expos, j'ai juste le gout de me dire: "Arrangez vous donc avec vos troubles, bande de caves". Oui, de la belle merde.

Quand on pense qu'un joueur de baseball aura plus de valeur que le PIB (indice de produit intérieur brut) de 9 pays du monde, on réalise alors tout le déraisonnable de la situation. Pas pire pour ce qui était à l'époque, le plus beau passe-temps du monde...

PIB (données de 2004)

guinee-bissau  Guinée-Bissau 280   (2004)

dominique  Dominique 269   (2004)

iles-salomon  Iles Salomon 242   (2004)

micronesie  Micronésie 226   (2004)

tonga  Tonga 189   (2004)

palaos  Palaos 127   (2004)

iles-marshall  Iles Marshall 108   (2004)

sao-tome-principe  Sao Tomé-et-Principe 62   (2004)

kiribati  Kiribati 62   (2004)

mardi 22 février 2011

Le temps de rêver

Le temps des échanges dans la LNH est une de mes périodes favorites de l'année. Les journées rallongent, le printemps s'avance timidement et le DG virtuel que je suis est à la recherche de tous les scoops de transactions sur le web. De Bob McKenzie à François Gagnon en passant par Mathias Brunet, Pierre Lebrun d'ESPN, Darren Dreger, Renaud Lavoie, mon chum Raphy Doucet, le renommé Eklund (!) et tous les autres sites à potins (qui pullulent à un rythme fou), j'essaie de garder le cap.

Et ce que je réalise, c'est que cette chasse aux nouvelles primeurs intéresse beaucoup de fans. Surtout à Montréal. Royaume absolu des DGS en herbe qui aurait tant voulu, un jour, être le véritable patron d'un club pro. Juste à regarder le nombre de ligues simulées sur le web, le nombre de pools auxquels les fans sont inscrits, la quantité de ligues de Play Station ou de XBOX pour réaliser jusqu'à quel point on aime ça, faire comme Réjean Houle...ou Glen Sather. C'est selon. À lire toutes les propositions farfelues de transactions possibles pour la Flanelle, je me dit qu'on verse plus vers Peanut.


C'est surement pour cette raison que les forums de RDS, TSN et Facebook regorgent de commentaires de fans qui, l'instant d'un éclair de génie, veulent montrer à Pierre Gauthier comment faire son job. "Shea Weber pour Andrei Kostitsyn" que je lisais dimanche dernier. Ouf...
On aimerait tant se ré-identifier à Montréal que c'est devenu maladif. Dès qu'un joueur devient libre ou est échangé, on a le réflexe de penser qu'il s'en vient ici. Dans la Mecque du hockey. Et pourtant...

C'est que depuis quelques années, le flirt des rumeurs du mois de Mars se termine toujours pas la déception. Les oui dires nous ont fait rêver à Lecavalier, Hossa, Richards, alouette! Et jamais rien de concret. Que des miettes. Mis à part l'arrivée de Gionta et Cammalleri (deux signatures qui découlent directement de l'acquisition de Gomez, ne l'oublions pas) on a jamais eu grand chose à se mettre sous la dent. Et ça en plus, c'était en plein été!

C'est frappant de constater jusqu'à quel point Montréal carbure aux joueurs spectaculaires, aux souleveurs de foules, aux rassembleurs. Il y a eu le Rocket et monsieur Jean Béliveau. Ti-Guy et sa gang. Puis le roi Patrick. Mais depuis ce temps, le CH n'a plus d'identité véritable. Il y a bien eu Saku et l'Artiste, mais pas de feux d'artifices. C'est tellement flagrant que le joueur le plus populaire en ce moment à Montréal est un défenseur de 21 ans qui essaie de monter la rondelle "coast to coast", qui s'implique physiquement, qui affiche un sourire plus blanc que blanc, qui saute partout quand il compte et qui fait chier les vétérans trop sclérosés par leurs gros contrats et l'establishment d'être là depuis plus longtemps. Sérieusement, sans PK et Carey, le CH, ce serait plate en tabarouette (pour rester poli).

Pour toutes ces raisons les mordus, les pseudo DGS et les rêveurs comme vous et moi se garrochent littéralement sur chaque petites rumeurs comme si c'était enfin la venue du Messie. Du souleveur de foule. Du joueur spectaculaire tant attendu. L'arrivée de la Superstar, qui soulèverait le Centre Bell, qui ferais tellement vendre de t-shirts à son éffigie que le Québec en entier aurait le même nom dans le dos, les soirs de matchs. On attend encore. C'est pour cette raison que j'aime tant la dernière semaine menant au "trade deadline". Ça permet de rêver. Pour pas cher. Même que je m'arrange souvent pour prendre congé du boulot lors de la journée ultime du "deadline". Oui je sais, c'est maladif.

Je devient presque en transe quand je lis des rumeurs (qui sont pourtant improbables à 99%) et qui impliquent la venue d'une super étoile chez le Canadien. Par les temps qui courent et après la dégelée à Boston, je rêve aussi à des joueurs qui brassent, qui se battent et qui peuvent enfiler une quinzaine de buts. Je rêve au départ d'André K. Et à voir que les miettes nous sont encore surement destinées, je rêve à l'Artiste en me disant qu'avec lui et PK, le Centre Bell vibrera au moins un peu au printemps.

À moins que Pierre Gauthier n'écoute le peuple et son bourdonnement ahurissant quand PK décolle de bout en bout. Quand Carey étend la mitaine. Quand Kovy score en surtemps contre les Bruins. Quand Halak se déguise en super héros. Quand Saku revient à la maison. C'est ça la véritable extase des fans d'ici. Tripper en gang. Montréal est une ville incroyable de sport, de happening, mais surtout de hockey. Et en offrant le plus gros stage au monde, il faut que la qualité des performers vienne avec et pour ça, on espère et on patiente depuis déjà trop longtemps...

Patrick Gaudreau, 2011/02/22